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Tess

Louison et Justine : créatrices du studio “Les Persiennes”

Entre mode contemporaine et valeurs profondes


Justine et Louison se sont rencontrées au cours de leur BTS en design de mode. Étudiantes au sein d’un lycée regroupant de nombreuses formations autour de la mode, elles ont accès à du matériel professionnel, et ont la possibilité de pratiquer pour développer leurs compétences. Elles apprennent ainsi à manier les tissus et les outils professionnels à leur disposition, à créer des vêtements et expérimentent diverses techniques. Puis, elles approfondissent leurs connaissances et leurs méthodes au cours de stages, de formations complémentaires ou d’un échange avec la Canada pour Justine.


Entre cours de stylisme, de modélisme, de couture, et initiations à des méthodes spécifiques, elles ont découvert la partie plus théorique de l’industrie de la mode d’aujourd’hui. “C’est un milieu qui n’a pas trop de sens au niveau écologique notamment, mais aussi à pleins d’autres niveaux” me dit Louison.


Justine m’explique dans les grandes lignes comment est régie l’industrie de la mode actuellement. Il y a plusieurs “grades de qualité”. Tout d’abord, on trouve la fast-fashion, la mode à petit prix, et en grande quantité. Ici, les matières et les teintures sont toxiques. Les tissus sont fabriqués par des grosses machines. Quant au montage des pièces, il se fait dans des usines où des travailleurs répètent la même couture sur un grand nombre d'exemplaires du même vêtement. On parle de travail à la chaîne. Ces ouvriers sont peu payés. Pour ce qui est des matières premières, elles sont “bon marché” et produites en très grande quantité. A la fin du circuit, on retrouve des tee-shirts à 5 euros. La qualité n’est pas vraiment au rendez-vous.


Il y a des entreprises de mode un peu plus haut de gamme. Justine a fait un stage dans l’une de celles-ci. Elle raconte : “Pour te donner une idée, j’étais dans une entreprise qui vendait des pantalons autour de 190 euros, des vestes et sweats à 200 euros. Ce n’est pas abordable pour tout le monde. Les tissus viennent beaucoup d’Italie, ou de Turquie par exemple, et ils sont de meilleure qualité. La confection se fait le plus souvent au Portugal, au Maroc, ou en Pologne. Suivant la taille de l’entreprise, ils peuvent se permettre d’avoir plus de stocks donc de commander plus afin de faire des plus grosses marges”.


Justine m’explique aussi que dans ces industries de mode, les invendus représentent une grosse part de la production. Dans les faits, voici ce qu’il se passe : une entreprise crée une collection et lance la production du tissu et la confection des vêtements via d’autres entreprises. En sous-traitant ainsi la production et la confection, les entreprises à l’origine de la collection ne peuvent pas demander uniquement quelques prototypes, elles lancent donc une commande de plusieurs centaines de pièces. Finalement, on se rend compte qu’un modèle ne sera peut-être pas assez vendu, ou que la matière d’un produit résiste mal aux lavages. Parfois ils découvrent que les coutures sautent ou les boutons ne tiennent pas. Justine m’explique les conséquences : “Parfois ils solutionnent le problème. D’autres fois, solutionner le problème coûte plus cher que d’annuler le produit. Ainsi, toutes les pièces de cette collection sont annulées et mises de côté. Il faut savoir que ça dépend des entreprises, des fois c’est juste détruit, d'autres fois c’est revendu dans des braderies moins cher (ils font quand même des marges dessus, mais moins que prévu). Enfin, cela est parfois aussi stocké dans des entrepôts pour une durée indéterminée. Et là, on a des produits qui en soit, sont portables mais qui restent dans des cartons. Tout cela dépend des marques et des fonctionnements. Par contre, ce genre de situations où tu as des produits annulés, c’est partout pareil. Et plus l'entreprise est grosse, plus elle annule une grosse partie de ce qu’elle a lancé au départ comme production”. Justine me précise que dans l’entreprise où elle était en stage, une part de 10 à 15% de la collection lancée à l’origine était finalement annulée. Elle a d’ailleurs mis fin à ce stage, qui ne correspondait pas à ses valeurs pour se consacrer à des projets plus en accord avec sa vision.


Tout ce système engendre aussi une consommation d’énergie phénoménale, due à la fois à la production en grande quantité, au gaspillage, aux invendus, à l’utilisation de produits chimiques et toxiques et mais aussi aux allers-retours des pièces dans le monde, comme l’exprime Louison : “La matière première est cultivée quelque part, si on parle du coton par exemple. Après elle est filée et tissée ailleurs. Puis ce tissu est envoyé dans un autre lieu qui assurera la production et ensuite il revient en Europe pour être vendu. En fait, ça parcourt énormément de fois la planète”.


C’est au cours de leurs expériences dans le monde du travail que Justine et Louison voient se construire en elles des projets et des idées plus en accord avec leurs valeurs. Justine partage son expérience : “Les postes que j’avais dans mes stages n’étaient pas des postes très créatifs, alors que c’est quelque chose qui me plaisait énormément. Ces postes m’ont appris beaucoup au niveau de la gestion ou encore de la confection. J'ai vraiment appris sur le terrain, dans les entreprises. Il manquait néanmoins la partie où je créais des choses avec mes mains. Et puis, j’avais aussi envie de créer une mode qui corresponde à mes valeurs car dans la mode actuelle, je ne me reconnais pas. J’achète rarement du neuf. En général, c’est soit de la seconde main, soit je fais mes vêtements. Pour moi, aujourd'hui, c’est impensable d’acheter dans la fast fashion”.



Aligner ses valeurs à sa passion


En parallèle mais chacune de leur côté, Louison et Justine s’interrogent sur les possibilités d’aligner leur passion pour la mode à leurs valeurs.


C’est Louison qui est à l’origine du projet “Les Persiennes” : “A la fin de notre BTS, nous avions un projet à monter. De mon côté le projet des Persiennes a commencé à naître à ce moment-là. Je voulais créer un projet qui ait du sens, qui réutilise des matières naturelles, qui me permettent d’explorer. J’ai découvert la teinture végétale et la maille. J’ai eu envie de réapprendre à faire pleins de choses par moi-même. Réintroduire des savoirs faire qu’on a un peu mis de côté car on voulait produire beaucoup et rapidement”.


Justine, elle, riche de sa formation au Canada qui lui a permis d’approfondir ses compétences en sur-mesure et patronage, voyait ses propres idées se dessiner : “J’avais envie de faire une mode plus éco-responsable, plus de sur-mesure, quelque chose qui dure dans le temps aussi. Mais j’avais un peu du mal à me lancer dans le montage d’un projet, je ne savais pas trop comment faire. Et en s’y mettant à 2 c’est plus simple, on se motive l’une et l’autre. Nos envies concordent alors autant le faire ensemble”.


Elles sont toutes les deux ravies de s’être réunies pour ce projet. Louison me dit : “J’ai toujours fait mes stages dans des petites boîtes et notamment avec des binômes et je me suis rendue compte à quel point c’était intéressant, plus simple et enrichissant de monter un projet à deux”.


Comme me l’explique Louison, le projet “Les Persiennes” est un studio, et non pas une marque : “On ne veut pas juste fabriquer des vêtements qu’on va vendre. On veut avoir un espace pour créer, et surtout continuer à apprendre, tester, collaborer avec d'autres personnes. On fonctionne par édition. Donc là on a sorti une édition de vêtements”. Justine ajoute : “La première édition était autour de la mode, car c’est ce qui nous a réunis, on avait vraiment envie de créer une mode différente de la mode qui existe”.


La première édition est composée de 5 pièces vestimentaires : un pantalon unisexe, une vareuse unisexe, une robe, un cache coeur en polaire et un pull sans manches en tricot. Certaines pièces sont unisexes, les créations sont assez simples. Et c’est volontaire, Justine et Louison souhaitaient proposer des pièces relativement simples, qui soient intemporelles et appropriables par des personnes très différentes, que ce soit au niveau de l’âge, du sexe ou du milieu social.


Pour ce qui est de la fabrication, Louison et Justine ont cette fois-ci toute la liberté de produire selon leurs valeurs. Récupération, matériaux biodégradables, sur-mesure, teinture végétale, circuit court, fait main et savoirs ancestraux, voici ce qui compose tout le travail autour de cette première édition.


Louison explique : “On produit à la commande pour ne pas se retrouver avec des pièces que l’on ne va pas vendre, et ensuite parce qu’on propose un service quasi sur-mesure. Les gens peuvent nous envoyer leurs mesures pour que leurs vêtements soient adaptés à leur morphologie”. Ainsi, pas de production inutile, ni de gaspillage. Et fini la pression de vendre toutes les pièces fabriquées. Après la commande, il faut compter 2 à 3 semaines pour recevoir sa pièce.


Quant aux matières premières, ici principalement des tissus, les créatrices ont plusieurs sources, mais toutes sont éco-responsables ! Elles travaillent principalement avec Uptrade, une entreprise qui fait le lien entre grosses entreprises et petits créateurs. Elles récupèrent ici des fin de stocks de tissus, issus des fins de rouleaux des maisons de couture, ou d’invendus. Il peut aussi s’agir de métrages trop courts pour être vendus. Justine précise : “Et donc au lieu de remettre de l’argent dans tout le circuit, on récupère juste ce qu’il reste”. Louison et Justine récupèrent aussi des draps ou tissus en long métrage chez Emmaus par exemple. Elles ont aussi leur propre stock. Elles achètent en neuf uniquement la laine et un tissu très spécial pour la fabrication du pantalon. Un tissu qui me semble être un peu le petit plaisir coupable de Louison : “Le pantalon est en métis, c’est un mélange de coton et de lin. C’est un gars qui est dans le centre de la France, il a une trentaine d’années. Il a récupéré pleins d’anciennes machines qui étaient utilisées avant et qui ont été oubliées. Il a tout remonté pour créer une filature et un atelier de tissage. Il fait chaque étape lui-même. C’est le seul tissu neuf qu’on a et c’est trop beau. C’est d’une hyper bonne qualité”. Pas si coupable que ça finalement…


Comme ce jeune homme, Louison a elle aussi réhabilité une ancienne machine, pour faire du tricot. A la suite d’une initiation au sein de son BTS, elle décide de s’acheter cette machine à tricot et apprend par elle-même à s’en servir. Elle complète un peu plus tard ses connaissances grâce à une formation dans un organisme spécialisé, où elle appréhende les vraies techniques, finitions, et méthodes professionnelles. Le joli pull sans manches de la première édition est une création issue du nouvel art que Louison a exploré.



Parce oui, une des principales motivations du projet “Les Persiennes”, c’est d’explorer ! Et dans les autres explorations, il y a la teinture végétale. Qui remplace les teintures conventionnelles à base de produits chimiques, qui sont aussi mauvaises pour l’environnement que pour la peau.


Teinture végétale


Pour teindre un tissu avec de la teinture végétale, il y a plusieurs étapes et le tout prend plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Il faut commencer par laver le tissu, puis le laisser sécher une nuit. Ensuite, le tissu doit être préparé pour recevoir la teinture. Il est alors de nouveau rincé et repart pour une session de séchage. Une fois qu’il est totalement sec, le bain peut commencer. Le bain est chaud ou froid. La teinture est obtenue grâce à l’infusion de plantes dans l’eau. Il y a ensuite différents trempages à faire, puis un rinçage et un dernier séchage. La durée totale dépend de la matière, de la plante, de la couleur recherchée. Louison a découvert cette technique au cours d’un stage dans une petite entreprise marseillaise qui faisait ses propres teintures végétales.


Mais Louison va encore plus loin : elle récolte et cultive elle-même les plantes qui servent aux infusions pour les teintures. Elle explique : “La teinture végétale, c’est aussi réapprendre. Par exemple cet été, je me suis beaucoup occupée de récolter des plantes, j’en ai aussi cultivé chez moi. Un truc tout bête, c’est que ça réapprend à reconnaître les plantes et fleurs qui sont autour de toi. Là, j’ai planté des fleurs en toute petite quantité, pour faire des tests. Il y a aussi énormément de mauvaises herbes pour faire de la teinture. Par exemple, je teins avec des ronces ou des plantes sauvages que je récolte dans les fossés. Il y en a partout. Même des écorces d’arbre. C’est hyper intéressant et les connaissances à avoir en teinture sont infinies. Tu peux avoir des couleurs et des nuances très changeantes. Quand tu penses "teinture végétale", tu penses que tu ne vas avoir que des couleurs claires ou fades. Et en fait c’est super riche ! Tu peux avoir des couleurs très profondes. Au-delà d’être meilleur pour la santé et l’environnement, c’est vraiment intéressant à explorer”. Entre exploration, création et fait main, Louison et Justine sont bien occupées. Beaucoup de tests sont en cours pour trouver des tons qui leur plaisent.


Justine ajoute : “C’est aussi quelque chose qui correspond à notre envie de reprendre le temps de faire par nous-mêmes. C’est un exemple concret. Ce n’est pas comme quand on claque des doigts, on met un tube de teinture avec son vêtement dans la machine à laver et hop juste après ça y’est ton pull a retrouvé la couleur que tu voulais. En commençant par l’étape 1, qui est de cultiver les plantes, il faut penser à son projet bien en amont. Cela nécessite de voir au-delà de l'étape concrète de la teinture. C’est vraiment tout un processus. Du coup c’est encore plus satisfaisant. On apprécie mieux la couleur, il y a un côté surprise, un peu de chimie”.


Le projet “Les Persiennes” est plus large que cette édition de vêtements, et c’est un objectif depuis l’origine. En effet, il y a aussi une partie “photographies”, qui sont issues de shootings réalisés par Louison et Justine elles-mêmes. Créatives dans l’âme, on ne les arrête pas. Les photos sont disponibles sur leurs réseaux sociaux et leur site. Louison me dit : “La photo pourrait être intégrée par la suite dans des éditions. Ce n’est pas encore défini. Mais l’idée c’est de mêler tous ces moyens. Et même, à terme, on pourrait aussi ne pas vendre que des produits finis”.


Vous l’avez sûrement compris, “Les Persiennes”, c’est avant tout un espace de liberté, une ouverture à toutes formes créatives, une place pour déposer tout ce qui nous inspire. Louison me donne son ressenti : “ça te responsabilise d’avoir ton projet à toi. En design, j’ai du mal à travailler pour d’autres personnes et à avoir cette dimension créative pour d’autres. Avec "Les Persiennes", on peut vraiment créer. Tout ce qui nous intéresse et nous passe par la tête, on peut le concrétiser, le partager avec des gens. C'est infini ! C’est super inspirant, ça donne envie d’explorer pleins de techniques, d'arts, de méthodes. On se rend compte qu’on a l’espace pour ça”.


Informer et éduquer


Dans un souci d’information et de partage, Louison et Justine animent un site internet ainsi qu’une page Instagram où elles partagent des photos des créations, des tests, de l’ensemble du processus de production. Elles viennent aussi de lancer une newsletter dans laquelle elles souhaitent diffuser leurs valeurs. Au travers des activités du studio “Les Persiennes”, mais aussi de partages de ressources comme des documentaires ou des lectures. L’idée c’est de proposer un support pour “aider les gens à aller plus loin, à s’instruire, à comprendre. Parce que si on veut changer les choses, la meilleure manière c’est de s’instruire et d’être curieux de découvrir des choses”.


Justine explique : “Les gens ne sont pas éduqués au prix réel des vêtements. On trouve sur le marché, des tee-shirts à 5 euros. Quand on ne sait pas, et qu’on voit un vêtement à 5 euros et un à 70 euros, on prend le moins cher, c’est logique et on le comprend. Moi j’ai des proches qui font des commandes sur des sites de mode type fast-fashion. Alors je prêche un peu ma paroisse forcément. J’essaie de leur expliquer, mais en même temps je comprends. Quand tu n’es pas concerné directement, tu ne te rends pas forcément compte. Et petit à petit, je vois qu’ils font plus attention à ce qu’ils achètent”.


En effet, les vêtements issus de l’atelier de Justine et Louison coûtent entre 90 et 250 euros la pièce. Et avec un tel processus, c’est bien normal. Elles m’expliquent avoir essayé de proposer des prix les plus abordables possible, tout en respectant leur travail et le temps passé. Les créatrices sont conscientes que tout le monde ne peut pas mettre ce budget dans un vêtement. Alors expliquer l’industrie, la durée de fabrication, le fait main, l’artisanat, et la main d'œuvre, c’est aussi un moyen d’expliquer le prix et de rendre les achats plus conscients, au sein du studio, mais aussi plus généralement. L’objectif est de permettre aux consommateurs de se rendre compte de tout le processus de production, de chaque étape, de chaque détail. Remettre sous la lumière la vraie valeur des choses.


Dès les premières commandes, Louison et Justine ont été surprises et heureuses de découvrir la variété des profils de leurs clients. Louison conclut : “Et chacun va à son rythme. A partir du moment où tu commences à t’intéresser, à vouloir changer ton mode de vie et de consommation, c’est déjà bien”. Voilà donc une partie du projet derrière cette newsletter, faire connaître le monde de la mode, afin de faire bouger les lignes, petit à petit. Car quand on sait, on agit différemment.



Marketing et écologie


Louison ajoute : “Aujourd'hui des marques éthiques, qui font plus attention, avec des confections 100% françaises, il y en a très peu parce que ce n’est pas rentable avec le marché de la mode qui existe actuellement. [...] Et puis il y a aussi énormément de marques qui jouent sur le marketing en disant qu’ils sont écolos, respectueux de l’environnement et des travailleurs. Ainsi, ils se permettent de gonfler les prix. En réalité, quand tu creuses, tu te rends compte que ce n’est pas si bien que ça. La marque a utilisé du coton bio à 20% recyclé et donc ça passe. Et ils gonflent les prix pour ça. Ça c’est un truc qui m’énerve”.

Justine me raconte une de ses expériences à ce sujet : “J’ai un exemple concret que j’ai vu pendant un de mes stages. Ils faisaient des chaussettes : certaines avaient une teinture “tie and die” et d’autres étaient blanches. Les chaussettes blanches étaient en 100% coton biologique. A la base, ils voulaient aussi mettre les autres en coton biologique. Sauf qu’avec la teinture chimique par dessus, finalement le bio est perdu. Et en plus, à l’usure, le coton bio était moins résistant sur la chaussette que le coton normal. Donc pour eux c’était plus intéressant d’utiliser le coton normal. La partie “stylisme” de l’entreprise défendait le coton normal qui allait mieux tenir sur la durée. Ce qui est important, surtout quand la paire coûte 50 euros. Et de l’autre côté il y avait la partie marketing de l’entreprise qui défendait le coton bio car celui-ci serait plus vendeur”.


Entre chiffre d’affaires et respect de l’environnement, le choix est trop souvent vite fait.


Inspirations


J’ai adoré cet échange avec Louison et Justine, qui défendent leurs convictions au travers d’un projet qui les passionne. C’est puissant, beau et ça donne beaucoup d’espoir. Vous l’aurez compris, je trouve tout cela très inspirant !


Alors pour continuer d’élargir ce beau cercle d’inspirations, je vous propose de lire les inspirations de Louison et Justine.


C’est Justine qui commence : “Dans les Persiennes, ce qui m’a inspiré, c’est d'abord tout ce que j’ai appris en cours. J'y ai d'ailleurs compris que les conditions de la mode actuelle ne collaient pas avec mes valeurs personnelles. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Louison m’inspire dans le sens où tout ça je ne l’aurais pas fait seule. C’est bien de le faire avec elle, car elle a les tripes de se lancer. C’est inspirant et ça me booste. Autour de moi, j’ai des potes qui se lancent aussi dans des projets. Et ça me motive, je me dis que je n’ai pas besoin d’avoir 35 ans pour pouvoir me lancer et développer mes idées. Et au-delà de ça, ceux qui font bouger les choses m’inspirent. Par exemple, dernièrement j’ai lu un livre sur Gisèle Halimi. Ceux qui m’inspirent sont souvent des personnages féminins qui ont entrepris, qui ont fait des actions pour avancer. Que ce soit dans la mode ou pas du tout dans la mode. Et je me dis que si eux l’ont fait, je peux aussi le faire”.



Louison poursuit : “J’ai du mal à me rappeler ce qui m’inspirait au tout début des Persiennes. Je crois que je voulais essayer de faire quelque chose qui ait du sens, et qui soit sain, en utilisant nos savoirs-faire et connaissances. Comme disait Justine, on a des compétences hyper complémentaires. Je la vois travailler, et sortir des pièces hyper clean et techniques en 2 secondes et demie ! Je pense qu’on s’inspire mutuellement. Comme on a des compétences différentes, ça nous pousse dans nos propres activités à faire mieux, à chercher plus loin, à se donner pour que ce soit le mieux possible.

Et après ce qui m’inspire, c’est peut-être un peu naïf et cliché, mais c’est la nature, la lumière, les textures, les couleurs. C’est souvent quand je me balade pour faire des photos que l'inspiration vient. Il y a aussi les expositions, les autres designers, la photographie. Même si ce n'est pas le même domaine. C’est intéressant de trouver des choses qui n’ont rien à voir et de se les ré-approprier”.


Pour conclure, Louison ajoute qu’elle est très inspirée par les “personnes qui se donnent entièrement dans leur activité, dans leur domaine, et sans compromis”. Elle fait le rapprochement avec le milieu de la mode, mais pas seulement : “ça peut être difficile de rester droit dans tes bottes et en accord avec tes valeurs. Ce sont des gens qui s’en foutent et qui s'accrochent à leur vision. Et ça c’est très inspirant pour moi”.


On en connaît 2 qui sont droites dans leurs bottes… Et mon petit doigt me dit qu’elles vous réservent de jolies surprises pour la suite !


Allez, je vous dis à bientôt, et pensez à faire un petit tour des réseaux du studio Les Persiennes !


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